UEMOA : Le climat des affaires reste favorable malgré un essoufflement industriel.

En mai 2025, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a affiché un indicateur du climat des affaires à 101,3 points. Ce niveau reste supérieur à la moyenne de long terme fixée à 100 points, ce qui témoigne d’une confiance globale et modérée des chefs d’entreprise dans la conjoncture économique régionale. Cette performance est d’autant plus notable dans un contexte mondial marqué par des incertitudes économiques et des tensions géopolitiques.
Toutefois, une analyse sectorielle met en lumière des contrastes importants. Les secteurs du commerce et des services continuent de porter la dynamique économique avec une croissance respectivement de 4,3 % et 8,7 % en mai, contre 3,4 % et 7,4 % en avril. Cette progression reflète une consommation domestique robuste dans plusieurs États membres et confirme la tertiarisation croissante de l’économie régionale, portée notamment par les secteurs des télécommunications, des transports, des services financiers et de la distribution.
En revanche, le secteur industriel connaît un net ralentissement. Sa croissance annuelle est tombée de 12,7 % en avril à 7,9 % en mai 2025. Ce fléchissement, bien qu’étant encore en zone positive, signale des difficultés structurelles telles que des contraintes d’approvisionnement, des coûts de production élevés et un accès limité au financement. Cette décélération met en lumière le défi persistant de l’industrialisation dans la région, qui reste le maillon faible de la croissance durable.
Les experts économiques soulignent que la santé de l’industrie est essentielle pour consolider les bases de la croissance régionale. L’industrialisation contribue non seulement à la création d’emplois directs et indirects, mais aussi à l’innovation, à la diversification des exportations et à l’amélioration de la fiscalité. À ce titre, le ralentissement observé constitue un signal d’alerte et un appel à l’action pour les gouvernements de l’UEMOA.
Face à cette situation, les recommandations portent sur la mise en place de politiques publiques plus incitatives pour stimuler les investissements industriels. Il s’agit notamment de faciliter l’accès au crédit à long terme, d’améliorer les infrastructures logistiques et énergétiques, et de renforcer les dispositifs fiscaux favorisant l’innovation et la transformation locale des matières premières.
Par ailleurs, le commerce intra-UEMOA, malgré une croissance encourageante, reste encore marginal et nécessite des efforts accrus pour améliorer la compétitivité régionale. Le maintien de la confiance des chefs d’entreprise dépendra donc de la capacité des États à assurer un environnement réglementaire stable, transparent et prévisible, propice à l’investissement et à la croissance économique.
En résumé, le climat des affaires dans l’UEMOA demeure positif, mais cette résilience doit être consolidée par des mesures stratégiques ciblées, en particulier dans le secteur industriel, afin d’assurer un développement économique équilibré et durable.
La Rédaction