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UMOA-Titres : Les États renforcent leur ancrage régional sur le marché de la dette.

La semaine du 23 au 27 juin 2025 a été marquée par un fort engouement des investisseurs pour les titres souverains émis sur le marché régional de l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA). Pour un objectif cumulé de 295 milliards FCFA, les trois pays émetteurs ont reçu 401,42 milliards FCFA de soumissions, soit un taux de couverture de 136 %. Finalement, 324,27 milliards FCFA ont été mobilisés, dont plus de 83 % via des Obligations Assimilables du Trésor (OAT).

Cette forte mobilisation confirme la solidité de la liquidité régionale et traduit une volonté des États d’allonger la maturité de leur dette, dans un contexte de stabilisation des taux d’intérêt.

Côte d’Ivoire : Priorité au moyen terme

Le Trésor ivoirien a sollicité 65 milliards FCFA et a reçu 99,41 milliards en offres. Il en a retenu 71,5 milliards FCFA, dont 56,5 milliards en OAT. Les taux servis sont restés en ligne avec les moyennes régionales, permettant à la Côte d’Ivoire de poursuivre une stratégie d’émissions régulières à des conditions soutenables.

Mali : Une gestion prudente

Le Mali, avec un objectif initial de 25 milliards FCFA, a enregistré 37,71 milliards FCFA de soumissions. Le Trésor a retenu 27,27 milliards FCFA, répartis entre 18 milliards en Bons du Trésor (BAT) et 9,27 milliards en OAT. Ce choix illustre une approche équilibrée entre court et moyen terme, dans un contexte de normalisation monétaire.

Sénégal : Une opération d’envergure

Le Sénégal a dominé la semaine avec une émission de 205 milliards FCFA, ayant suscité 264,3 milliards FCFA de soumissions. Le Trésor a levé 225,5 milliards FCFA, dont 205 milliards en OAT, confirmant l’attractivité du pays sur le marché régional grâce à un profil de crédit perçu comme solide.

Vers des dettes plus longues, plus stables

Sur l’ensemble de la semaine, les OAT ont représenté 83 % des montants levés, contre 17 % pour les BAT. Cette répartition témoigne d’une stratégie partagée d’allongement des échéances, afin de mieux lisser les remboursements futurs.

La coopération régionale reste aussi dynamique : des investisseurs ivoiriens ont contribué à hauteur de 126 milliards FCFA à l’émission sénégalaise, tandis que des opérateurs sénégalais ont participé à la levée malienne à hauteur de 8,25 milliards FCFA, montrant la montée en puissance de la solidarité financière transfrontalière.

Coûts de financement : des écarts persistants

Les rendements restent différenciés selon les pays. Le Mali continue de faire face à des coûts plus élevés, avec 9,29 % de taux moyen sur ses BAT à 12 mois. En comparaison, la Côte d’Ivoire et le Sénégal bénéficient de meilleures conditions, avec des taux respectifs de 6,98 % et 7,21 %.

Sur le moyen terme, des signes d’apaisement apparaissent : les OAT à 3 ans ont été souscrites à 9 % et celles à 5 ans à 8,27 %, signalant une amélioration des anticipations sur la stabilité des finances publiques dans la région.

Y.Berthé

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