Mali : Vers une relance partielle de la mine d’or de Barrick sous supervision de l’État.
Après plusieurs mois d’arrêt, la mine de Loulo-Gounkoto pourrait redémarrer, mais sous contrôle malien. Le contentieux entre Bamako et le géant canadien reste entier.

La situation évolue dans le bras de fer entre l’État malien et la société minière Barrick Gold, l’un des plus gros producteurs d’or au monde. Après six mois de suspension, les bureaux de la multinationale à Bamako ont rouvert, placés désormais sous l’autorité d’un administrateur judiciaire nommé par la justice malienne.
C’est Zoumana Makadji, expert-comptable et ancien ministre de la Santé, qui a été désigné pour gérer temporairement les activités de Barrick au Mali. Sa mission principale : relancer progressivement les opérations, et surtout reprendre les exportations d’or, cruciales pour l’économie locale et pour l’emploi.
Un conflit fiscal et juridique toujours en cours
Cette reprise partielle n’efface pas le litige profond entre le gouvernement malien et la société canadienne. En cause : la réforme du code minier votée en 2023, qui augmente les taxes et donne une plus grande part des revenus à l’État. Barrick estime que ces nouvelles règles violent les accords signés auparavant et a déposé un recours devant un tribunal international.
Les tensions ont commencé dès novembre 2024, quand le Mali a bloqué les exportations d’or de Barrick et saisi trois tonnes d’or. En janvier 2025, l’exploitation a été totalement suspendue. Pour Barrick, la mine de Loulo-Gounkoto est stratégique : elle représente près de 14 % de sa production mondiale.
Un enjeu stratégique à l’horizon 2026
Un autre point de tension approche : le permis d’exploitation du site expire en février 2026, et le gouvernement malien n’a toujours pas répondu à la demande de renouvellement faite depuis quatre mois.
Alors que Barrick dit rester ouvert à la négociation, le temps presse. Si aucun accord n’est trouvé d’ici là, le Mali pourrait reprendre le contrôle total de l’un des plus grands gisements aurifères du continent.
Y.Berthé