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Le Mali face à Barrick : une bataille d’or, de loi et de souveraineté.

La décision du tribunal de commerce de Bamako, le 16 juin 2025, de placer sous administration provisoire le complexe aurifère Loulo-Gounkoto n’est pas un simple différend contractuel. C’est une déclaration politique, un acte de souveraineté économique.

Pour l’État malien, le temps est venu de reprendre la main sur ses ressources stratégiques. Le code minier révisé en 2023 visait déjà à mieux encadrer la fiscalité des compagnies étrangères. Face au refus présumé de Barrick de s’y conformer, la justice a tranché. Le message est clair : le Mali veut être maître chez lui, même si cela implique de bousculer les géants miniers.

Pour Barrick Gold, le coup est dur. Loulo-Gounkoto représente un actif majeur, dont l’arrêt brutal compromet les prévisions annuelles de production. En engageant une procédure d’arbitrage devant le CIRDI, l’entreprise défend non seulement ses intérêts, mais aussi un principe fondamental du secteur minier mondial : la stabilité des conventions.

Mais au-delà des procédures juridiques, cette crise met en lumière un enjeu plus vaste : l’équilibre entre souveraineté des États et sécurité des investissements internationaux. Le Mali peut-il se permettre de renvoyer un tel signal aux marchés ? Et Barrick peut-il maintenir ses activités dans un pays où les règles changent unilatéralement ?

Quoi qu’il advienne, les six mois d’administration provisoire seront décisifs. Pour le Mali, c’est l’occasion de prouver qu’une gestion publique peut être viable. Pour Barrick, c’est le moment de repenser sa stratégie africaine.

Y.Berthé

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