Marché de la dette : plus de 600 milliards FCFA empruntés par les pays de l’UEMOA en une semaine.

Entre le 28 avril et le 2 mai 2025, plusieurs pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont emprunté de l’argent sur le marché régional pour financer leurs besoins. Au total, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger et le Sénégal ont sollicité environ 569 milliards FCFA. Ces fonds ont été levés à travers des émissions de titres publics, c’est-à-dire des bons et obligations que les États vendent à des investisseurs, avec la promesse de les rembourser plus tard avec intérêts.
Une forte participation des investisseurs
Les investisseurs ont largement répondu à ces appels. Ils ont proposé au total 672 milliards FCFA, ce qui représente un taux de couverture de 129 %, c’est-à-dire bien plus que ce que les pays demandaient. Finalement, 606 milliards FCFA ont été effectivement empruntés, soit 37 milliards de plus que prévu.
Ce que chaque pays a emprunté :
- Côte d’Ivoire : a levé 154 milliards FCFA, au lieu des 140 milliards prévus. Elle a aussi racheté une partie de ses anciennes dettes (59 milliards FCFA) pour mieux gérer ses finances.
- Guinée-Bissau : a obtenu 12,5 milliards FCFA, le montant exact qu’elle recherchait.
- Mali : visait 30 milliards FCFA et a obtenu 33 milliards, après avoir reçu 45,8 milliards de propositions.
- Niger : a emprunté 153,9 milliards FCFA, correspondant à toutes les offres reçues. L’opération s’est faite principalement avec des titres de courte durée (3 mois à 1 an).
- Sénégal : a levé 193 milliards FCFA, au lieu des 180 milliards initialement demandés. Les titres émis avaient une durée de 3 ans.
Des taux d’intérêt en hausse pour certains pays
Les investisseurs reçoivent un rendement sur les titres qu’ils achètent. Cette semaine, c’est le Niger qui a proposé les taux les plus élevés, avec presque 11 % pour les titres d’un an. La Guinée-Bissau et le Mali ont aussi proposé des taux importants, autour de 10 %.
Cette hausse des taux signifie que certains pays doivent payer plus cher pour emprunter, souvent à cause de l’instabilité ou de risques particuliers dans leur pays. Si cette tendance continue, cela pourrait rendre leur endettement plus lourd et affecter d’autres domaines de leur économie.
Y.Berthé