La Success story de l’homme d’affaires le plus en vogue au Mali.
Ambitieux et engagé, Mossadeck Bally est le fondateur du groupe Azalai hôtels, l’une des chaines hôtelières les plus prestigieuses des pays de l’UEMOA. Fraichement élu à la tête du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM), le nouveau patron des patrons est un magnat de l’hôtellerie depuis plus de trois décennies et une figure influente dans le domaine des affaires en Afrique de l’ouest.

Surnommé justement par ses pairs le roi des hôtels, l’hôte du jour est issu d’une grande et richissime famille de commerçants originaire d’un village arabo touareg situé à 250 km de Tombouctou du nom d’arrosage. L’entrepreneur sexagénaire est marié, père de quatre enfants et grand-père de deux petites princesses. Natif de Niamey de parents maliens et issu d’une fratrie de quatorze frères et sœurs, le PDG du groupe Azalai hôtel entame ses études au Niger, avant de revenir au Mali après le coup d’état de 1968. Il poursuit alors sa scolarité de l’école fondamentale de Missira 2 au Lycée technique de Bamako. Il passe son bac en France car les écoles ont été fermées au Mali par le gouvernement du général Moussa Traoré. Il s’inscrit ensuite à l’université de San Francisco en Californie aux Etats-Unis où il passe un master en gestion des finances.
De retour au pays, il travaille avec son père et ses frères dans l’entreprise familiale alors active dans le domaine de l’importation. Plus de dix ans passent et il caresse le projet de créer une usine de transformation agro-industrielle dans la capitale du Kénédougou car la troisième région est une grande zone de production.
Cette période coïncide justement avec le programme de privatisation des entreprises d’Etat, notamment des unités hôtelières comme l’Hôtel de l’Amitié, le Kanaga de Mopti et l’Hôtel Relais de Tombouctou. Mossadeck Bally qui aspire à se lancer dans l’entrepreneuriat, créé une société et, avec l’aide d’un consultant, participe à un appel d’offre pour racheter le mythique Grand hôtel de Bamako. Il l’emporte, rénove l’établissement et met sur le marché, en février 1995, son tout premier hôtel. Après ce succès initial, le futur magnat des hôtels achète à l’Etat un terrain aux environs du fleuve Niger où il fait construire l’hôtel Salam. Ambitieux et désireux de montrer que les Africains aussi peuvent se distinguer dans le secteur de l’hôtellerie, l’homme d’affaires décide en 2004, de s’implanter hors des frontières maliennes. Il répond ainsi à des appels d’offres au Burkina Faso, en Guinée Bissau, au Bénin et en Mauritanie, qu’il remporte haut la main. Son parc grandit presque à vue d’oeil. Pas assez vite à son goût puisqu’à partir e 2016, il achète des terrains à Dakar, Abidjan, Niamey et Douala pour y implanter d’autres établissements hôteliers.
Au terme de quatre décennies d’expérience, Mossadeck Bally se positionne comme l’un des leaders de la scène entrepreneuriale de la sous-région avec la création de près de 4000 emplois directs et indirects dans onze hôtels implantés dans sept pays d’Afrique occidentale.
Président du Conseil National du Patronat du Mali depuis octobre 2020, il a été élu par l’assemblée générale avec plus de 90% voix pour mettre fin à une lutte de succession et une crise de leadership qui paralysaient la structure patronale. Porté à la tête d’un bureau de 31 membres dont cinq femmes et perçu comme l’homme du consensus et de l’apaisement, Mossadeck Bally est appelé à diriger le patronat pendant cinq ans avec les qualités qui lui ont permis de bâtir son empire hôtelier : l’esprit d’entreprise, une intelligence portée vers l’action et la décision et une grande franchise dans les relations et l’expression.
Le parcours de Mossadeck Bally et son engagement constant au service du développement de l’industrie touristique panafricaine, lui ont valu plusieurs distinctions. Il a ainsi été décoré par les autorités françaises de la médaille de l’ordre national du Mérite en 2017. L’année suivante il a été le lauréat du prix du leadership du forum sur l’investissement hôtelier en Afrique (AHIF) à Nairobi au Kenya. Avec un groupe au chiffre d’affaire supérieur à 25 milliards de FCFA par an, le PDG de Azalai hôtel ambitionne d’étendre sa chaine à tous les pays de l’UEMOA et même au Ghana et au Nigéria. Un nouvel hôtel devrait ouvrir en 2025 en Guinée Conakry et deux autres en 2027 au Niger et au Cameroun.
Y.Berthé