Culture boursière
Le Mali, avec une économie principalement basée sur l’agriculture, l’élevage et l’exploitation minière, notamment de l’or, fait face à des défis significatifs tels que l’instabilité politique et les infrastructures financières limitées. Toutefois, le pays entreprend des réformes pour améliorer son climat des affaires afin d’attirer les investissements.
La bourse de Wall Street ou encore le CAC40 sont connus des Maliens, surtout grâce aux médias qui parlent de ces marchés boursiers. Marché financier régional, la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), bien qu’ayant été hébergée à Bamako pendant la crise ivoirienne, est peu connue des Maliens. La cause ? « Manque d’information » et faible campagne de promotion.
La BRVM offre une plateforme pour l’émission et l’échange de titres financiers. Mais l’accès pour les entreprises et les investisseurs maliens reste limité en raison de la distance géographique et des connaissances financières restreintes qui sont l’une des principaux obstacles à la culture boursière au Mali. En effet, beaucoup de Maliens sont moins familiers avec les concepts de l’investissement en actions, d’obligations et autres instruments financiers. Même si le pays dispose de plusieurs grandes entreprises et de riches hommes d’affaires, qui pourraient valablement le représenter, ceux-ci sont très peu à avoir intégré à la côte à la BRVM.
La Banque of Africa (BOA-Mali) est l’une des toutes premières entreprises de la place à avoir été cotée en bourse, en 2015. Et pourtant, depuis 2012, la Société des télécommunications du Mali (Sotelma) est, elle aussi, attendue à la BRVM. Plusieurs entreprises de la place préfèrent recourir aux prêts bancaires traditionnels, plutôt que de lever des fonds sur le marché boursier, souvent en raison d’un manque de connaissances des procédures ou par peur de perdre le contrôle de leurs boîtes.
Depuis quelques années, les initiatives pour promouvoir l’éducation financière commencent à émerger, avec des efforts de la part du gouvernement, des institutions financières et des ONG. Le but étant de sensibiliser la population sur l’importance, les avantages et les risques liés aux investissements boursiers. Même si du côté des investisseurs, la culture d’investissement est encore embryonnaire, avec une préférence assez remarquable pour les actifs tangibles comme l’immobilier ou encore l’or.
Il faut aussi noter que l’instabilité politique, la faible infrastructure financière et le manque de connaissance et de confiance dans les marchés financiers demeurent un problème crucial tant pour les investisseurs que pour la stabilité financière. Il est donc impératif pour le Mali de renforcer sa résilience économique et sa capacité à faire face à ces défis. Cependant, la lutte contre la corruption, la mise en œuvre de normes comptables internationales et l’amélioration de la réglementation financière sont essentielles pour renforcer la confiance des investisseurs et maintenir l’intégrité des marchés financiers. La culture boursière au Mali est en phase de développement. Pour favoriser cette culture, il est crucial de renforcer l’éducation financière, d’améliorer l’accès aux marchés financiers et de promouvoir un environnement économique stable et favorable aux investissements avec des efforts coordonnés entre le gouvernement, le secteur privé et les institutions financières.
YBERTHE