UEMOA : La BOAD approche les 10 000 milliards FCFA d’engagements cumulés, un signal fort pour le financement régional.
À Lomé, siège de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD), l’année 2025 aura marqué une étape importante dans le rôle de cette institution pivot du financement du développement en Afrique de l’Ouest. Au terme de sa 148ᵉ session ordinaire du Conseil d’administration, tenue en octobre 2025, la banque a annoncé que le montant global de ses financements cumulés depuis sa création atteignait 9 939,6 milliards de francs CFA.
Ce chiffre, proche de la barre symbolique des 10 000 milliards FCFA, illustre l’ampleur de l’intervention de la BOAD auprès des États membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) tant dans les projets publics d’infrastructure que dans le soutien à l’activité économique privée.
Une banque régionale au service de projets structurants
La BOAD finance depuis plusieurs décennies des projets d’envergure dans huit États membres de l’UEMOA. Ses interventions couvrent notamment :
- l’amélioration des routes et infrastructures de transport ;
- le développement rural et l’agriculture ;
- l’électrification et l’énergie durable ;
- le soutien aux petites et moyennes entreprises.
La récente session de son Conseil d’administration a validé huit nouvelles opérations de financement totalisant 148,15 milliards FCFA. Ces opérations s’inscrivent dans des secteurs variés : mécanisation agricole au Togo, financement des campagnes de cacao en Côte d’Ivoire, soutien à l’inclusion financière et appui à l’électrification au Mali.
Qu’est-ce que signifient ces engagements ?
L’engagement cumulé de près de 10 000 milliards FCFA ne correspond pas à une somme mobilisée sur une année budgétaire, mais au total des financements que la BOAD a engagés depuis le début de ses activités en 1976. Cette mesure comptabilise les prêts, lignes de crédit et autres mécanismes de financement accordés à des projets publics et privés à travers la région UEMOA.
Cette progression des engagements traduit :
- la capacité de mobilisation de ressources financières de la banque,
- sa confiance des actionnaires et partenaires internationaux,
- son rôle central dans le financement à long terme des économies ouest-africaines.
Une institution renforcée dans un contexte de défis régionaux
La BOAD n’est pas seulement une plateforme de financement traditionnel. Elle s’inscrit dans le cadre du Plan stratégique Djoliba 2021-2025, qui vise à renforcer encore son impact sur l’intégration économique, le développement durable et la création d’emplois dans la zone UEMOA.
Parallèlement, elle a renforcé sa présence opérationnelle et son pilotage financier, notamment grâce à une amélioration de ses résultats bancaires et à une diversification de ses instruments de financement. Même si certaines de ses opérations visent des secteurs traditionnels, d’autres s’ouvrent à des domaines structurants pour l’avenir, comme l’énergie durable, l’infrastructure numérique ou l’inclusion financière.
Ce que cela signifie pour les pays de l’UEMOA
Un total de près de 10 000 milliards FCFA d’engagements donne une idée du poids cumulatif de la BOAD dans l’économie régionale. Cette capacité à mobiliser et engager des financements à long terme est précieuse dans une zone confrontée à plusieurs défis :
- croissance démographique rapide,
- besoins en infrastructures modernes,
- nécessité de transition énergétique,
- exigences accrues en matière de sécurité alimentaire.
La BOAD agit comme un pont financier entre les besoins des États et les marchés financiers internationaux, tout en favorisant l’accès à des ressources adaptées aux dynamiques locales.
Vers l’après-2025 : prolonger l’élan des engagements
Alors que la banque se rapproche de la clôture de son plan stratégique actuel, la question clé reste : comment transformer ces engagements financiers en résultats tangibles pour les populations ?
Mobiliser des ressources est une chose. Les changer en emplois, routes qui relient les villes, écoles rénovées ou services énergétiques fiables en est une autre, plus concrète et plus difficile.
La BOAD affirme sa place comme un acteur majeur de l’intégration régionale. Mais l’impact final de ses engagements dépendra de la qualité de leur mise en œuvre, de la coopération avec les gouvernements et le secteur privé, et de la résilience de l’économie ouest-africaine face aux chocs mondiaux.
Car au-delà des chiffres, ce sont des vies et des économies que ces engagements soutiennent, et c’est là que se situera réellement la mesure du succès.
La Rédaction


