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Burkina Faso : 200 milliards FCFA annoncés pour l’autoroute stratégique Ouagadougou-Bobo Dioulasso.

Le 16 décembre 2025, le Président du Faso, Capitaine Ibrahim Traoré, a officiellement donné le coup d’envoi des travaux de construction d’une autoroute majeure reliant Ouagadougou à Bobo Dioulasso, les deux plus grandes villes du pays. Il s’agit d’une étape décisive dans le plan de développement des infrastructures routières nationales, alors que le gouvernement vise à désenclaver le territoire et à stimuler l’activité économique intérieure.

Ce projet d’infrastructure, inscrit dans l’initiative présidentielle baptisée Faso Mêbo, s’appuie sur une vision ambitieuse de modernisation du réseau routier national. Selon le chef de l’État, au moins 200 milliards de francs CFA seront mobilisés à partir du budget 2026 pour financer la première tranche des travaux.


Un projet d’envergure pour l’économie nationale

L’autoroute Ouagadougou-Bobo Dioulasso est conçue comme un axe de 332 kilomètres en 2 x 4 voies modernes, censé fluidifier le trafic entre les deux pôles économiques du pays et faciliter les échanges. Son tracé prévoit des caractéristiques techniques ambitieuses, avec des voies larges, des échangeurs à plusieurs niveaux et des normes de sécurité permettant de soutenir une vitesse de référence jusqu’à 140 km/h hors agglomération.

Financée sur fonds propres de l’État burkinabè, cette infrastructure vise à réduire drastiquement le temps de parcours et les coûts logistiques entre Ouagadougou et Bobo Dioulasso, tout en améliorant la sécurité routière et le confort des usagers. Elle s’aligne parfaitement avec la vision de relier progressivement tous les chefs-lieux de région par des autoroutes performantes.


Une mobilisation financière importante en 2026

Lors de la cérémonie de lancement, le Capitaine Traoré a demandé au Ministre des Finances de prévoir, dans le budget de l’année 2026, un minimum de 200 milliards de FCFA afin de financer les premières phases de la construction. Ce montant servira à engager les opérations préparatoires ainsi que les efforts de terrassement et d’aménagement des plateformes.

Le recours à des financements entièrement nationaux pour un projet d’une telle ampleur est considéré comme un pari audacieux, particulièrement dans un contexte économique marqué par des contraintes budgétaires sévères et une forte pression sur les recettes publiques.


Le désenclavement, une priorité politique

Le projet s’inscrit dans le cadre plus large de l’initiative Faso Mêbo, qui a pour objectif de désenclaver l’ensemble des pôles urbains du Burkina Faso et de renforcer l’intégration économique nationale. Dans son allocution, le chef de l’État a évoqué la volonté de relier tous les chefs-lieux de régions par des autoroutes, une ambition qui a conduit notamment au report de certains autres projets routiers pour être requalifiés sous forme d’autoroutes.

Parmi ces projets figure notamment la future autoroute Koudougou-Yako, qui était initialement prévue comme une route standard et qui a été reconfigurée en voie à 2 x 2 voies dans cette optique d’interconnexion accrue.


Un impact attendu sur la croissance économique

L’autoroute devrait agir comme un catalyseur pour le développement économique du Burkina Faso. En facilitant les mouvements de biens et de personnes, elle est appelée à réduire les coûts logistiques, à stimuler la création d’emplois locaux autour des chantiers et des activités annexes, et à renforcer l’accessibilité des marchés intérieurs et régionaux.

Cette infrastructure s’inscrit également dans un contexte où l’amélioration des routes est considérée comme un levier central pour l’intégration des économies ouest-africaines, notamment via la facilitation des échanges entre le Burkina Faso et ses voisins, en particulier vers les ports d’accès comme celui d’Abidjan.


L’annonce de 200 milliards de FCFA pour l’autoroute Ouagadougou-Bobo Dioulasso illustre une volonté politique forte : faire des infrastructures modernes un pilier de la transformation économique du Burkina Faso. Dans un pays où les distances peuvent freiner les échanges et peser sur le coût des affaires, ce projet routier s’apparente à une mise à niveau structurelle majeure. Si les défis de financement et de mise en œuvre restent importants, l’ambition affichée de relier efficacement les principales villes du pays pourrait bien changer la donne pour l’économie burkinabè dans les années à venir.

La Rédaction

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