CRRH-UEMOA franchit les 440 milliards FCFA : Un cap symbolique pour le financement du logement en Afrique de l’Ouest.
La Caisse Régionale de Refinancement Hypothécaire de l’UEMOA (CRRH-UEMOA) vient de passer un seuil stratégique : 440 milliards FCFA de concours cumulés depuis sa création en 2010. Une étape qui confirme la montée en puissance d’un acteur souvent discret, mais devenu incontournable pour soutenir l’accès au logement dans l’Union.
Une institution qui accélère son rythme
D’après les informations rendues publiques lors du dernier comité des engagements, CRRH-UEMOA a octroyé 60 milliards FCFA de refinancements en 2025 à neuf banques de l’Union (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Sénégal, Togo).
Des montants qui s’inscrivent dans une trajectoire ascendante :
- 2024 : 55 milliards FCFA, déjà un record, validé lors de l’Assemblée générale de l’institution.
- 2025 : 60 milliards FCFA, ce qui porte le cumul historique à près de 440 milliards FCFA.
Loin de se limiter aux refinancements classiques, CRRH-UEMOA utilise désormais un éventail plus large d’instruments pour soutenir le logement : obligations sociales, mobilisation de ressources longues, partenariats régionaux.
L’obligation sociale, levier stratégique de financement
L’un des tournants les plus marquants est le lancement en 2024-2025 d’une obligation sociale de 60 milliards FCFA, dédiée au financement du logement abordable dans toute l’Union.
Cet outil, utilisé par les grandes institutions internationales, marque une évolution stratégique :
- mobiliser des longs capitaux,
- orienter l’argent vers le logement social,
- structurer un financement durable, traçable et mesurable.
Pour une région où le déficit en logements se chiffre en millions d’unités, cette démarche est plus qu’une innovation : c’est un signal fort envoyé aux banques, aux investisseurs… et aux ménages.
Un besoin immense : CRRH-UEMOA avance, mais la route est longue
Financer le logement en Afrique de l’Ouest, c’est aussi composer avec :
- la forte croissance démographique,
- l’urbanisation accélérée,
- le coût élevé du foncier,
- la difficulté d’accès au crédit pour les ménages modestes.
Les concours de CRRH-UEMOA apportent donc de l’oxygène aux banques commerciales en leur permettant d’allonger la durée des prêts immobiliers.
Mais soyons honnêtes : 440 milliards FCFA sur plus de dix ans, c’est conséquent… mais encore insuffisant face à l’ampleur du défi.
La bonne nouvelle ? CRRH-UEMOA montre qu’elle n’a plus l’intention de marcher : elle court, plan stratégique 2023-2027 en main.
Une dynamique qui structure progressivement le marché
Avec ses interventions, l’institution :
- soutient la création d’un marché hypothécaire régional,
- rassure les banques sur leur capacité à financer à long terme,
- encourage l’émergence de logements abordables,
- joue un rôle d’intermédiaire stable dans un secteur encore fragile.
Autrement dit : elle crée les fondations. Aux États, promoteurs et banques maintenant de construire solidement dessus.
Avec ses 440 milliards FCFA cumulés, CRRH-UEMOA pose un jalon important dans l’histoire du logement en Afrique de l’Ouest. Pas encore de quoi régler la crise immobilière, mais assez pour montrer que le financement du logement peut être structuré, durable et inclusif.
Dans une région où le toit est encore un luxe, l’institution rappelle qu’un progrès, même lent, vaut mieux qu’un plafond qui fuit. Et que oui, construire un marché immobilier solide, ça commence toujours par des fondations bien financées.
La Rédaction



