Afreximbank consolide sa rentabilité avec un résultat net de 654,3 millions USD à fin septembre 2025.
Le Groupe Afreximbank poursuit sa montée en puissance. Selon ses résultats non audités au 30 septembre 2025, la banque panafricaine affiche un résultat net de 654,3 millions de dollars sur les neuf premiers mois de l’année, en légère progression par rapport aux 642,2 millions de dollars enregistrés un an plus tôt. Une performance portée par un revenu global en hausse et une efficacité opérationnelle toujours élevée, malgré un environnement financier mondial moins porteur.
Un résultat net en progression, dans la continuité d’une trajectoire record
Selon Afreximbank, qui a publié ses résultats pour les neuf mois clos au 30 septembre 2025, le résultat net du Groupe atteint 654,3 millions USD, contre 642,2 millions USD sur la même période en 2024. La banque souligne que ce progrès intervient après une année 2024 déjà exceptionnelle, marquée par un bénéfice net de 973,5 millions USD sur l’exercice complet, un record historique.
D’après la communication officielle de la banque, cette performance confirme la capacité d’Afreximbank à maintenir une rentabilité solide dans un contexte de ralentissement de la croissance mondiale, de tensions géopolitiques et de conditions financières encore resserrées.
Un revenu global en hausse à 2,4 milliards USD
Toujours selon la banque, le revenu global (gross income) du Groupe pour les neuf premiers mois de 2025 s’établit à 2,4 milliards USD, contre 2,3 milliards USD un an plus tôt. La progression est portée principalement par :
- une hausse des revenus d’intérêts,
- un renforcement des commissions sur les activités hors-bilan (garanties, lettres de crédit, services de conseil),
- des autres revenus d’exploitation alimentés notamment par des récupérations sur des créances précédemment provisionnées.
Dans sa présentation financière 9M 2025, Afreximbank rappelle que l’activité de financement du commerce et des projets reste au cœur de son modèle, avec une base d’actifs centrée sur des prêts et avances à la clientèle, des facilités de financement structurées et des instruments de garantie.
Un modèle rentable, porté par la maîtrise des coûts
La performance de la banque repose aussi sur une efficacité opérationnelle élevée.
Selon la présentation des résultats 9M 2025, l’income opérationnel atteint 1,44 milliard USD, en progression par rapport aux 1,37 milliard USD de 9M 2024. Dans le même temps, les charges d’exploitation s’élèvent à 306,7 millions USD, en hausse par rapport à 234,8 millions USD un an plus tôt, du fait :
- du renforcement des effectifs pour soutenir l’expansion du Groupe,
- de la montée en charge de projets stratégiques,
- et des pressions inflationnistes sur certains postes de coûts.
Malgré cette progression des dépenses, le ratio coût/revenu reste contenu à 21 %, un niveau nettement inférieur au plafond stratégique interne de 30 % revendiqué par la banque. Afreximbank insiste sur ce point pour illustrer sa capacité à grossir sans se laisser dépasser par ses frais généraux.
Un bilan consolidé : 37,6 milliards USD d’actifs et 7,7 milliards USD de fonds propres
Sur le plan du bilan, Afreximbank présente une structure renforcée.
D’après sa communication sur les neuf mois 2025, les actifs totaux du Groupe atteignent 37,6 milliards USD, contre 32,2 milliards USD à la même période en 2024. Les fonds propres des actionnaires progressent à 7,7 milliards USD, contre 6,6 milliards USD un an auparavant.
Cette hausse des fonds propres provient :
- des bénéfices générés en interne (654,3 millions USD sur les neuf mois),
- de nouveaux apports en capital mobilisés dans le cadre de l’initiative General Capital Increase II,
- après prise en compte d’un dividende de 350 millions USD versé au titre de l’exercice 2024.
Le ratio de solvabilité (capital adequacy ratio) se maintient autour de 25 %, niveau jugé confortable dans le communiqué, tandis que le ratio de créances douteuses (NPL) reste contenu à 2,51 %, confirmant une qualité d’actifs maîtrisée.
Une liquidité renforcée et un risque contenu
Afreximbank met également en avant le renforcement de sa liquidité.
Selon la présentation 9M 2025, la banque maintient un ratio de liquidité de l’ordre de 20 %, avec une hausse notable des trésoreries et équivalents de trésorerie par rapport aux années précédentes. Ces éléments sont mis en avant comme un gage de résilience face à la volatilité des marchés internationaux et aux besoins de financement de court terme de ses clients.
Par ailleurs, la banque indique avoir conservé un spread de taux d’intérêt autour de 4,25 %, proche des niveaux récents, malgré le reflux des taux de référence globaux et une légère contraction des volumes moyens de prêts.
Cette combinaison de bonne liquidité, spreads stables, rentabilité solide, qualité d’actifs acceptable lui permet de préserver des notations de crédit de qualité investissement auprès des agences internationales, ce qui facilite son accès aux marchés de capitaux.
Un rôle affirmé dans le financement du commerce africain
Au-delà des chiffres, Afreximbank insiste sur sa mission de banque de développement spécialisée dans le commerce africain.
Dans ses rapports récents, la banque rappelle avoir approuvé plus de 22 milliards USD de financements en 2024, avec 18,7 milliards USD décaissés, en soutenant :
- des lignes de crédit aux banques locales pour financer les importations et exportations,
- des projets d’industrialisation et de chaînes de valeur régionales,
- des initiatives liées à la ZLECAf,
- et plus récemment, l’extension de ses activités aux Caraïbes, dans le cadre de sa stratégie Afrique–Caraïbes.
Les résultats 9M 2025 sont ainsi présentés comme le prolongement d’une stratégie consistant à augmenter la taille du bilan tout en maintenant une rentabilité soutenue, pour disposer des moyens de financer des interventions plus larges sur le continent.
Avec un résultat net de 654,3 millions USD à fin septembre 2025, Afreximbank confirme qu’elle n’est plus seulement une “banque de niche” du commerce africain, mais un acteur systémique capable de combiner mission de développement et discipline financière. La question n’est plus de savoir si la banque est rentable, mais jusqu’où elle pourra mettre cette puissance de feu au service de la transformation des économies africaines, dans un environnement où le financement du Sud devient un enjeu stratégique mondial.
La Rédaction


