Côte d’Ivoire : Quatre centrales solaires validées pour 210 MW, un tournant décisif dans la transition énergétique.
La Côte d’Ivoire accélère sa marche vers un avenir énergétique moins dépendant du thermique. Lors du Conseil des ministres du 12 novembre 2025, le gouvernement a validé quatre nouveaux projets solaires, représentant une capacité totale de 210,3 mégawatts-crête (MWc). Une décision qui confirme la volonté du pays de renforcer son mix énergétique tout en attirant des investisseurs internationaux prêts à miser sur le renouvelable.
Un investissement massif pour diversifier l’offre électrique
Les quatre centrales situées à Bondoukou, Touba, Laboa et Tongon s’inscrivent dans la stratégie nationale qui vise à porter la part des énergies renouvelables à 45 % d’ici 2030.
Selon l’Agence Ivoirienne de Presse (AIP), ces projets ont tous reçu l’aval du gouvernement pour démarrer leur phase de contractualisation et de construction.
Deux d’entre eux disposent déjà d’un financement confirmé, preuve de l’engouement des bailleurs internationaux pour la transition énergétique ivoirienne.
- Bondoukou (50 MWc) : porté par le développeur AMEA Power (Émirats arabes unis), le projet mobilise environ 60 millions USD, dont des financements de la FMO (Pays-Bas) et de la DEG (Allemagne).
- Tongon (52 MWc) : situé dans le nord du pays, il bénéficie d’un investissement de 28 millions d’euros de l’EAAIF, fonds spécialisé dans les infrastructures en Afrique.
Le coût global des quatre projets n’a pas encore été détaillé publiquement, mais les enveloppes déjà annoncées confirment une tendance : les institutions de développement voient dans la Côte d’Ivoire un écosystème énergétique stable et attractif.
Une stratégie fondée sur les partenariats public-privé
Pour mener à bien cette expansion solaire, le gouvernement mise résolument sur les IPP (Independent Power Producers).
Ce modèle, couramment utilisé pour les projets énergétiques d’envergure, permet à l’État de réduire la pression budgétaire tout en attirant des opérateurs compétents.
Les centrales solaires seront réalisées en partenariat avec plusieurs acteurs internationaux, dont AMEA Power et Infinity Power, notamment via le programme Scaling Solar soutenu par la Société Financière Internationale (SFI).
Ce choix d’ouverture n’est pas anodin : il permet d’accélérer la mise en œuvre et d’assurer un prix de l’électricité compétitif à long terme.
Des bénéfices attendus pour les ménages comme pour l’industrie
Avec une demande électrique qui grimpe d’environ 8 % par an, la Côte d’Ivoire se devait de renforcer sa capacité de production. Les nouvelles centrales devraient :
- fournir de l’électricité à plusieurs centaines de milliers de foyers,
- réduire les émissions de CO₂,
- soutenir l’industrie locale,
- et sécuriser les exportations régionales d’énergie vers le Burkina Faso, le Mali, le Ghana ou encore le Liberia.
Certaines projections estiment, par exemple, que la centrale de Tongon pourrait éviter jusqu’à 260 000 tonnes de CO₂ par an, une contribution importante pour le pays qui veut devenir un champion régional du climat.
Des défis encore présents, mais un cap clairement fixé
Tout n’est pas gagné : la réussite dépendra du respect du calendrier (mise en service visée entre 2027 et 2028), de la qualité du raccordement au réseau, et de la solidité des contrats d’achat d’électricité.
Mais la dynamique est lancée, et l’alignement entre État, bailleurs et investisseurs laisse peu de place au hasard.
Sous le soleil ivoirien, c’est toute une stratégie nationale qui prend forme : produire plus, produire propre, et produire pour demain. Avec ces quatre centrales, la Côte d’Ivoire ne se contente plus de suivre la transition énergétique elle entend bien en devenir un acteur majeur, et pourquoi pas, un moteur régional.
La Rédaction



