Skip links

Afreximbank injecte 300 millions USD pour transformer les minerais africains sur le sol du continent.

L’Afrique veut désormais creuser… et transformer. La Banque africaine d’import-export (Afreximbank), à travers sa filiale d’investissement FEDA (Fund for Export Development in Africa), vient d’annoncer un investissement record de 300 millions USD dans la plateforme Africa Minerals and Metals Processing (A2MP). Une décision qui traduit la volonté du continent de tourner la page du simple exportateur de matières premières pour devenir acteur de la transformation industrielle.


L’Afrique veut changer de paradigme : de l’extraction à la transformation

Pendant des décennies, les richesses minières africaines ont surtout alimenté les industries étrangères. Or, bauxite, manganèse, fer, cobalt, lithium, or et terres rares quittent le continent à l’état brut, avant de revenir sous forme de produits finis vendus à prix d’or.

Avec ce nouvel engagement, Afreximbank veut briser ce cercle. En investissant dans A2MP, une plateforme qui gère déjà une douzaine d’actifs miniers et quatre hubs de transformation répartis dans neuf pays africains, la banque veut donner un coup d’accélérateur à la création de valeur ajoutée locale.

« Avec cet investissement, Afreximbank aide le continent à passer d’une économie fondée sur l’exportation brute à un système intégré de transformation et de fabrication locale », souligne le communiqué officiel.


Une ambition continentale à 300 millions USD

Les 300 millions USD engagés par FEDA serviront à financer le développement d’unités de traitement et de transformation pour les métaux critiques. L’objectif : permettre à l’Afrique de s’imposer dans les chaînes de valeur mondiales des technologies vertes batteries électriques, composants électroniques et énergies renouvelables.

Le projet A2MP se veut panafricain. Il réunit un portefeuille d’actifs miniers répartis notamment en Afrique de l’Ouest, centrale et australe. Il ambitionne de créer des « zones industrielles minières » où les ressources locales seront transformées avant exportation, stimulant ainsi la création d’emplois, la montée en compétences techniques et la compétitivité régionale.


Un pari sur la souveraineté économique africaine

Pour Afreximbank, cette initiative n’est pas un simple investissement financier : c’est un choix stratégique de souveraineté. L’institution veut encourager les États africains à capter davantage de richesse sur leurs ressources naturelles et à bâtir des filières industrielles autonomes.

Cette démarche s’inscrit dans une logique plus large de restructuration des économies africaines, longtemps pénalisées par la volatilité des prix des matières premières et la dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs. En renforçant les capacités de transformation locale, l’Afrique cherche à stabiliser ses revenus, à renforcer sa balance commerciale et à créer des emplois durables.


Un défi industriel colossal mais incontournable

Transformer localement les minerais africains suppose toutefois de surmonter des défis considérables : infrastructures énergétiques, technologies de pointe, environnement réglementaire et stabilité politique. Mais Afreximbank mise sur un effet d’entraînement : en attirant les investisseurs privés et en finançant les projets à forte valeur ajoutée, la banque espère déclencher une nouvelle ère industrielle africaine.

« L’Afrique doit être au centre de la chaîne de valeur mondiale des ressources stratégiques. Pas seulement à son point de départ », résume un expert du secteur minier.


La transformation comme horizon

Avec cet engagement de 300 millions USD, Afreximbank confirme sa place parmi les institutions africaines les plus audacieuses du moment. Le projet A2MP pourrait devenir une vitrine du savoir-faire africain dans la valorisation de ses propres ressources.

L’Afrique a longtemps creusé sans construire. Cette fois, elle veut bâtir. Si les promesses se concrétisent, le continent pourrait bien transformer ses minerais… et son destin.

La Rédaction

Accueil
Recherche
Top
Découvrir
Drag