Sous la présidence du ministre malien Amadou Keïta, la 61ᵉ session du Conseil des ministres de l’Autorité de développement intégré des États du Liptako-Gourma (ALG) s’est tenue le 10 novembre 2025 par visioconférence. Au menu : renforcer la coordination régionale et transformer l’organisation en une véritable agence d’exécution au service de la Confédération des États du Sahel (AES).

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La réunion, organisée en mode virtuel, a réuni les représentants ministériels du Mali, du Burkina Faso et du Niger, les trois pays membres de l’ALG.
Présidée par Amadou Keïta, ministre malien de l’Enseignement supérieur et président en exercice du Conseil des ministres, cette session a marqué une étape importante dans la refondation institutionnelle de l’organisation.

L’objectif affiché était clair : redonner à l’ALG un rôle moteur dans le développement intégré de cette vaste zone sahélo-soudanienne, riche en ressources naturelles mais durement éprouvée par l’insécurité et le sous-investissement.

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De l’Autorité à l’Agence : un changement de paradigme

Au cœur des échanges, un sujet majeur : la transformation de l’ALG en “Agence d’exécution” des projets et programmes de la Confédération des États du Sahel (AES).
Cette mutation vise à faire de l’ALG non plus une simple structure de coordination, mais un outil d’action directe, capable de concevoir, financer et mettre en œuvre des projets dans les domaines :

• des infrastructures régionales,
• du développement minier et énergétique,
• de la gestion de l’eau et de l’agriculture,
• et surtout, de la stabilisation économique et sociale dans les zones frontalières.

Le ministre malien Amadou Keïta a rappelé que « le Liptako-Gourma incarne la vocation intégratrice du Sahel. Son dynamisme est essentiel pour traduire en actes les ambitions de la Confédération du Sahel ».

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Un espace riche mais vulnérable

Créée en 1970, l’Autorité du Liptako-Gourma (ALG) couvre une superficie d’environ 500 000 km² à cheval sur les trois pays.
Cette région, riche en ressources minières (or, manganèse, fer) et en potentiel agricole, est aussi l’une des plus exposées aux défis sécuritaires et humanitaires du Sahel.

Ces dernières années, les projets de développement y ont souffert de retards chroniques, de faiblesses de financement et d’une insécurité grandissante.
D’où la nécessité, selon les participants, d’un nouveau cadre d’action plus souple et plus efficace, coordonné avec la vision stratégique de l’AES.

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Un budget et des ambitions réévalués

Lors de cette session, les ministres ont examiné les besoins financiers et les perspectives de mobilisation des ressources pour 2026.
Le Conseil a insisté sur la nécessité de doter l’ALG de moyens suffisants pour poursuivre ses programmes, tout en veillant à la transparence et à la redevabilité dans la gestion des fonds.

Des discussions ont également porté sur le renforcement des capacités techniques et humaines du Secrétariat exécutif basé à Ouagadougou, pour soutenir la transition vers un statut d’agence d’exécution régionale.

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Un symbole d’intégration et de résilience sahélienne

La transformation de l’ALG n’est pas qu’une réforme institutionnelle ; elle traduit la volonté politique des trois États membres de bâtir un modèle d’intégration souveraine, recentré sur leurs priorités communes.
Dans un contexte où les liens avec les anciennes structures régionales sont redéfinis, cette initiative illustre un choix assumé d’autonomie stratégique.

Comme l’a résumé un participant nigérien, « le développement du Sahel ne peut plus dépendre d’agendas extérieurs ; il doit être pensé et mis en œuvre par nous-mêmes ».

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Entre ambitions géopolitiques et défis de gouvernance, la mutation de l’ALG symbolise l’esprit d’un Sahel qui veut reprendre la main sur son destin.
Reste à savoir si, dans les sables mouvants de la réalité sahélienne, cette nouvelle dynamique tiendra ses promesses ou si elle s’enlisera, comme tant d’autres, entre volonté politique et contraintes du terrain.

La Rédaction