Skip links

Passeport E-AES : Le Mali entre dans l’ère de la souveraineté numérique.

Un nouveau chapitre pour les documents officiels maliens !

Le Mali vient de franchir un pas décisif dans la modernisation de son administration et l’affirmation de sa souveraineté.
Le gouvernement a officiellement lancé le passeport biométrique E-AES, un document de voyage nouvelle génération, conforme aux normes internationales et commun aux pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) : le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Cette innovation s’inscrit dans une dynamique plus large : celle de la construction d’un espace souverain et interconnecté entre les trois pays sahéliens, désormais liés par une vision politique et sécuritaire commune.


Un passeport confédéral pour tourner la page CEDEAO

Depuis leur retrait conjoint de la CEDEAO, les États de l’AES multiplient les initiatives d’intégration. Le lancement du passeport E-AES, annoncé dès septembre 2024 par le président Assimi Goïta, symbolise cette volonté d’émancipation.

« Nous voulons des documents modernes, fiables et reflétant notre identité commune », avait déclaré le chef de l’État, alors président en exercice de l’AES.

Le Décret n°2025-0510/PT-RM du 25 juillet 2025, publié au Journal officiel du Mali, a officialisé la création du passeport biométrique AES. Ce document, d’une validité de cinq ans, remplace progressivement les anciens passeports maliens. Il porte des caractéristiques techniques harmonisées entre les trois pays membres et intègre une puce électronique contenant les données biométriques du titulaire.


Conforme aux normes internationales

Selon un communiqué du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, le passeport E-AES respecte toutes les exigences de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).
Les autorités précisent que sa mise en circulation — intervenue à partir du 29 janvier 2025 — s’est faite « conformément aux procédures administratives et aux notifications officielles ».

En clair, ce document est pleinement reconnu sur le plan technique par les systèmes internationaux de contrôle frontalier. Une condition indispensable pour sa validité dans les aéroports et consulats étrangers.


Une mise en œuvre qui soulève quelques défis

Si le lancement est salué pour sa portée symbolique, il ne s’est pas fait sans accrocs.
Des voyageurs munis du passeport AES ont rapporté, selon l’Agence Afrique, certaines difficultés administratives lors de contrôles consulaires ou de formalités d’embarquement à l’étranger.

En réponse, le gouvernement malien a indiqué être « en concertation avec plusieurs partenaires internationaux » pour harmoniser les procédures et garantir la reconnaissance effective du nouveau document.
Un passage obligé pour tout État qui s’émancipe des structures régionales traditionnelles, tout en voulant rester inséré dans le système mondial.


Un symbole politique et identitaire

Au-delà de la technique, le passeport E-AES est un symbole politique fort.
Il matérialise l’ambition de l’Alliance des États du Sahel de bâtir un modèle d’intégration indépendant, centré sur les réalités africaines et non sur des schémas imposés de l’extérieur.

Dans les rues de Bamako, le sujet fait parler.
« C’est plus qu’un passeport, c’est une preuve que nous avançons seuls », confie un jeune entrepreneur rencontré à la Direction de l’immigration.
Le sentiment de fierté nationale et d’appartenance à une communauté sahélienne prend le dessus sur les inquiétudes administratives.


Une nouvelle ère administrative pour le Mali

Le passeport E-AES s’inscrit dans une série de réformes numériques lancées par les autorités de transition : carte d’identité biométrique, digitalisation des registres civils et interconnexion des bases de données administratives.

L’objectif ? Mettre fin aux fraudes documentaires et faciliter les déplacements des citoyens, tout en renforçant la sécurité intérieure.

Le ministre de l’Économie numérique évoque déjà la perspective d’un écosystème administratif interconnecté entre les pays de l’AES — avec à la clé des services publics modernisés, accessibles et plus transparents.


Le passeport d’une nouvelle ère

Le passeport E-AES n’est pas qu’un document de voyage : c’est une déclaration d’indépendance numérique et politique.
En tournant la page des anciens systèmes et en assumant une souveraineté technologique, le Mali affirme sa place dans le monde moderne — non plus comme simple suiveur, mais comme acteur de sa propre trajectoire.

Une puce dans la couverture, un symbole dans l’histoire.

La Rédaction

Accueil
Recherche
Top
Découvrir
Drag