 
		Afrique : La BAD enclenche un mécanisme de 10 milliards USD pour propulser l’agriculture en attendant le vrai déclic du G20.
La Banque africaine de développement (BAD) n’en finit plus de miser sur les champs africains. En mars 2025, à Nairobi, l’institution panafricaine a annoncé la création d’une facilité de 500 millions USD destinée à mobiliser jusqu’à 10 milliards USD de financements en faveur des petits exploitants agricoles et des PME agroalimentaires du continent.
Objectif : faire passer l’agriculture africaine d’un secteur de subsistance à un véritable moteur de croissance.
Un levier financier pour “débloquer” le crédit agricole
Cette nouvelle facilité doit combler l’un des plus grands goulets d’étranglement du secteur : le manque chronique de financement.
La BAD compte y remédier grâce à des garanties de crédit, des mécanismes de partage des risques et du financement mixte (blended finance), afin d’encourager les banques commerciales et les investisseurs institutionnels à prêter aux agriculteurs.
En clair, l’idée est simple : rendre l’agriculture “bancable”.
Comme l’a expliqué la direction de la BAD, il ne s’agit plus d’assistance mais d’investissement durable, à la croisée de la sécurité alimentaire et du climat.
Et le G20 dans tout ça ?
Certains médias ont évoqué un mécanisme conjoint BAD-G20, mais en réalité, aucune annonce officielle n’a encore scellé ce partenariat.
Le G20, via ses groupes de travail sur le financement du développement, soutient bien des initiatives en faveur de la résilience agricole mondiale — notamment en lien avec le Fonds international de développement agricole (FIDA) —, mais aucun mécanisme formel “G20-BAD” n’a encore été lancé.
En revanche, la BAD cherche activement à mobiliser les grandes puissances du G20 pour cofinancer ou garantir les futurs projets agricoles africains. Autrement dit, le terrain est prêt, il ne manque plus que le top départ politique.
L’agriculture africaine, un pari de souveraineté
Avec cette facilité, la BAD mise sur un secteur qui emploie plus de 60 % de la population active du continent, mais ne reçoit qu’environ 3 % du crédit bancaire total.
Le président de la BAD, Akinwumi Adesina, plaide depuis des années pour un “réarmement agricole africain” : irrigation, stockage, valeur ajoutée et intégration régionale.
Si la dynamique se concrétise, l’Afrique pourrait non seulement nourrir sa population, mais aussi devenir l’un des grands exportateurs mondiaux de produits transformés, et non plus seulement de matières premières brutes.
Une course contre la montre
La question reste entière : le financement suivra-t-il la promesse ?
Entre la volatilité des prix mondiaux, le changement climatique et la faible bancarisation rurale, le succès du programme dépendra autant de l’ingénierie financière que de la volonté politique.
Mais une chose est sûre : si les partenaires du G20 répondent à l’appel, les moissons africaines pourraient bien devenir l’un des piliers de la croissance mondiale de demain.
La Rédaction
 
																													



 
							