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SÉNÉGAL : LE COTON RETROUVE SA FIBRE, UNE HAUSSE DE 60 % ATTENDUE POUR LA CAMPAGNE 2025/2026.

Le coton sénégalais reprend du poil de la bête. Après une campagne 2024 en demi-teinte, le pays s’attend à une reprise spectaculaire de sa production, estimée en hausse de près de 60 % pour la saison 2025/2026. Une embellie qui redonne espoir à la filière, longtemps fragilisée par la volatilité des rendements et la faible attractivité de la culture.


Une production attendue à 25 000 tonnes de coton-graine

Selon les prévisions de la Société de Développement et des Fibres Textiles (SODEFITEX), la production nationale pourrait atteindre 25 000 tonnes de coton-graine, contre 15 508 tonnes récoltées lors de la campagne précédente.
Une progression spectaculaire de plus de 60 %, rendue possible par l’extension des superficies cultivées et l’amélioration des rendements agricoles.

Les superficies emblavées sont passées de 12 000 hectares à plus de 21 000 hectares, soit une augmentation de plus de 70 %, tandis que le rendement moyen se maintient autour de 1 259 kg/ha, avec des pics atteignant 1 400 kg/ha dans certaines zones, notamment à Kédougou.


Des politiques agricoles plus incitatives

Derrière cette performance se cache une volonté politique assumée : revitaliser la filière cotonnière sénégalaise, longtemps marginalisée face à la concurrence régionale.

Sous l’impulsion du ministre de l’Agriculture, Dr Mabouba Diagne, la SODEFITEX a renforcé la distribution d’intrants, amélioré l’encadrement technique des producteurs et misé sur la sensibilisation des jeunes agriculteurs.

« Le coton n’est pas une culture du passé, c’est une culture d’avenir pour nos zones rurales », a déclaré un responsable du programme coton à Tambacounda, saluant le regain d’intérêt des exploitants.

Ces efforts conjoints ont permis à de nombreux paysans de revenir vers le coton, encouragés par des prix d’achat plus attractifs et des perspectives d’exportation améliorées.


Un marché international favorable au coton africain

Sur le plan global, la conjoncture joue en faveur du Sénégal. Les cours du coton, soutenus par la demande textile mondiale et la reprise post-crise, offrent une fenêtre d’opportunité pour les producteurs africains.

Si le pays reste loin derrière les géants régionaux comme le Bénin, le Mali ou le Burkina Faso, sa dynamique de croissance actuelle pourrait lui permettre de retrouver sa place sur le marché ouest-africain du coton.

Les exportations, principalement destinées à l’Europe et à l’Asie, pourraient également bénéficier de cette hausse de production, générant des revenus additionnels pour les zones rurales du sud et de l’est du pays.


Des défis encore présents sur le terrain

Malgré ces signaux positifs, la filière reste confrontée à plusieurs défis :

  • la disponibilité irrégulière des intrants,
  • la mécanisation encore limitée,
  • et les aléas climatiques qui continuent de peser sur la stabilité des rendements.

La SODEFITEX appelle ainsi à un financement plus soutenu du secteur et à une meilleure coordination régionale, pour sécuriser la chaîne de valeur du coton et renforcer la compétitivité des producteurs locaux.


Le coton sénégalais se refait une santé

Le coton n’a peut-être jamais été aussi symbolique qu’aujourd’hui : il incarne la résilience d’une filière rurale et la capacité d’un pays à rebondir grâce à l’effort collectif.
Si les promesses de cette campagne se confirment, le Sénégal pourrait bien tisser à nouveau son avenir… dans le blanc du coton.

La Rédaction

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