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ZAFIRI : Le pari d’un milliard de dollars pour électrifier l’Afrique autrement.

Alors que plus de 600 millions d’Africains vivent encore sans accès à l’électricité, un nouvel acteur financier veut bousculer la donne. Zafiri, un véhicule d’investissement inédit, entend combler un vide laissé par les banques traditionnelles : financer durablement les entreprises locales qui apportent la lumière dans les zones oubliées.


Un capital patient pour un défi colossal

L’Afrique subsaharienne concentre à elle seule 80 % de la population mondiale privée d’électricité. Les États, malgré leurs efforts, n’arrivent pas à couvrir les zones rurales et périurbaines.
C’est dans ce contexte qu’est née Zafiri, une nouvelle plateforme d’investissement pensée pour accélérer l’accès à l’énergie propre grâce aux solutions décentralisées : mini-réseaux solaires, kits domestiques, systèmes de cuisson propre ou encore microgrids communautaires.

Zafiri s’inscrit dans l’ambitieux programme Mission 300, lancé par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (AfDB) et plusieurs partenaires pour connecter 300 millions d’Africains d’ici 2030.
Son originalité ? Offrir du capital patient, c’est-à-dire des fonds propres à long terme, aux entreprises du secteur. Un luxe rare dans un environnement où les financements sont souvent courts, coûteux et frileux face au risque africain.


Une architecture financière inédite

Zafiri ambitionne de lever 1 milliard de dollars pour soutenir les entreprises de l’énergie renouvelable sur le continent.
La phase initiale, déjà enclenchée, vise un premier palier d’environ 300 millions de dollars.

La Banque africaine de développement a donné le ton avec un engagement de 40 millions de dollars – dont 30 millions en capitaux propres et 10 millions via le fonds SEFA (Sustainable Energy Fund for Africa).
De son côté, l’IFC (Société financière internationale), membre du Groupe Banque mondiale, a proposé d’investir jusqu’à 120 millions de dollars.
La Rockefeller Foundation, fidèle à son engagement pour l’énergie propre, figure parmi les premiers partenaires avec un apport initial estimé à 10 millions de dollars.

À terme, Zafiri devra combiner fonds publics, apports philanthropiques et capitaux privés pour bâtir un modèle d’investissement pérenne. C’est Inspired Evolution, société d’investissement basée en Afrique du Sud, qui a été désignée pour piloter la gestion du véhicule.


Une ambition continentale

Contrairement aux fonds ciblant un seul pays ou une seule technologie, Zafiri revendique une couverture panafricaine.
Ses investissements se feront dans des marchés variés, des villages isolés du Sahel jusqu’aux périphéries urbaines d’Afrique de l’Est, avec une approche flexible :

  • Soutenir des mini-grids là où le réseau national ne viendra pas avant longtemps ;
  • Financer des solutions solaires domestiques dans les zones rurales ;
  • Encourager la cuisson propre pour réduire la dépendance au charbon et au bois.

Le tout avec un objectif clair : rendre les modèles économiques viables sans subvention permanente, et permettre aux opérateurs locaux de croître à grande échelle.


Des retombées attendues : lumière, emplois et inclusion

Zafiri ne se contente pas d’injecter de l’argent. Il crée une chaîne vertueuse :
plus d’investissements, c’est plus de production locale d’équipements, plus de formation d’électriciens, plus de revenus pour les PME du secteur.

D’après les projections de la Banque africaine de développement, ce type de financement pourrait permettre de connecter plusieurs dizaines de millions de foyers et de créer des milliers d’emplois directs et indirects dans les cinq prochaines années.
Mais au-delà des chiffres, il s’agit d’un enjeu civilisationnel : permettre à une génération d’enfants de grandir avec la lumière, étudier le soir, et rêver plus grand que la lueur d’une lampe à kérosène.


Un pari risqué mais nécessaire

Zafiri ne navigue pas en eaux calmes. Lever un milliard de dollars pour des investissements « patient » en Afrique n’a rien d’évident.
Le secteur reste exposé aux risques politiques, aux fluctuations de devises et aux faiblesses réglementaires de certains marchés.
Mais ses promoteurs misent sur un argument solide : l’énergie décentralisée est l’avenir du continent. Elle est moins coûteuse à déployer, plus rapide, et surtout, plus résiliente face aux défis climatiques.


Une lueur d’espoir dans l’obscurité

Dans un continent où la croissance démographique dépasse la vitesse d’électrification, Zafiri apparaît comme une tentative audacieuse de briser le cercle vicieux du sous-investissement.
Si la promesse est tenue, ce véhicule pourrait non seulement révolutionner l’accès à l’énergie, mais aussi changer la manière dont le monde investit en Afrique : avec patience, vision et impact.

Zafiri, c’est peut-être ça : la lumière de demain, financée autrement.

La Rédaction

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