
Mali : L’APDP passe à la vitesse supérieure avec près de 2 000 dossiers de données personnelles à examiner.
L’Autorité de Protection des Données à caractère Personnel (APDP) du Mali a entamé, début octobre 2025, une nouvelle session extraordinaire marquée par un volume inédit de dossiers à examiner : près de 2 000 formalités de traitement de données personnelles soumises par des entreprises publiques et privées.
Cette session, confirmée par des publications officielles de l’institution, traduit la montée en puissance du régulateur dans la mise en œuvre du cadre légal de protection des données au Mali.
Une institution au cœur de la souveraineté numérique
Créée en 2013, l’APDP est chargée de veiller à la conformité des traitements de données personnelles effectués par les administrations, les entreprises et les particuliers.
Dans un contexte de digitalisation accélérée — banques, fintechs, opérateurs télécoms, hôpitaux, écoles et administrations —, le respect des règles de protection des données est devenu un enjeu stratégique de souveraineté et de confiance numérique.
L’institution, présidée par le Pr Mamoudou Samassékou, multiplie les sessions de travail pour résorber les retards d’examen des dossiers, mais aussi pour renforcer la discipline des acteurs économiques dans l’application de la loi.
Près de 2 000 dossiers au menu
Selon les informations communiquées sur le compte LinkedIn officiel de l’APDP, cette session extraordinaire porte sur près de 2 000 dossiers soumis à la Commission, dont :
- des demandes d’autorisation pour le traitement de données sensibles (santé, sécurité, vidéosurveillance, etc.) ;
- des déclarations normales de traitement (banques, opérateurs télécoms, entreprises) ;
- des régularisations d’activités existantes non encore enregistrées auprès de l’APDP.
L’objectif est de mettre à jour la base nationale des responsables de traitement, et de garantir que toutes les structures opérant au Mali respectent désormais le cadre réglementaire.
Un projet d’arrêté à l’étude
Au-delà de ces formalités, les commissaires examinent également un projet d’arrêté destiné à renforcer les procédures de contrôle et les sanctions en cas de non-conformité.
Bien qu’aucun détail officiel n’ait encore été publié, ce texte viserait à accélérer la régulation des acteurs récalcitrants et à clarifier certaines obligations déclaratives.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte où l’APDP a déjà mis en demeure, en 2025, plus d’une centaine de structures ne respectant pas leurs obligations légales en matière de traitement de données.
Un enjeu pour la confiance numérique nationale
Le Mali, à l’image d’autres États africains, renforce progressivement son arsenal juridique pour protéger la vie privée des citoyens.
L’efficacité du travail de l’APDP est cruciale pour :
- garantir la confidentialité des informations personnelles ;
- instaurer la confiance dans les services numériques ;
- et favoriser l’attractivité économique du pays auprès des investisseurs internationaux.
À moyen terme, la conformité au cadre de protection des données deviendra un prérequis incontournable pour toutes les entreprises, au même titre que la fiscalité ou la comptabilité.
Avec près de 2 000 dossiers à examiner et un nouveau texte réglementaire en préparation, l’APDP confirme son rôle central dans la gouvernance numérique du Mali.
Dans un monde où la donnée est devenue un capital stratégique, le pays mise désormais sur la rigueur et la transparence pour concilier innovation, sécurité et respect des droits fondamentaux.
La Rédaction