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Les géants de la microfinance sénégalaise : Un secteur qui pèse plus de 1 000 milliards de FCFA.

Le secteur de la microfinance au Sénégal prend de l’ampleur et s’affirme comme un pilier du financement de l’économie locale. Avec des institutions de grande taille affichant un total bilan cumulatif de plus de 1 000 milliards de FCFA, le pays montre que la microfinance n’est plus une activité marginale mais un véritable moteur de développement économique.


Des actifs en forte progression
Selon les dernières données consolidées de 2023, les systèmes financiers décentralisés (SFD) sénégalais ont enregistré un total bilan de 942,4 milliards de FCFA, marquant une hausse de 13 % par rapport à 2022. Cette croissance repose sur plusieurs facteurs : une augmentation des dépôts (+9,5 %), des crédits (+18,5 %) et des emprunts (+4,9 %). Les fonds propres des institutions ont également progressé de 19,1 %, atteignant 47,3 milliards de FCFA, signe de solidité financière.

Ces chiffres confirment que le secteur attire de plus en plus de clients, notamment dans les zones rurales, et devient un acteur clé de l’inclusion financière.


Les leaders du secteur
Certaines institutions tirent particulièrement leur épingle du jeu :

  • Baobab SA Sénégal : 193,5 milliards de FCFA d’actifs, leader du secteur.
  • Union du Crédit Mutuel du Sénégal (UCMS) : 148,7 milliards de FCFA, acteur historique majeur.
  • COFINA Sénégal : 81,7 milliards de FCFA, troisième du classement.

D’autres institutions comme ACEP Dakar, AMFA, MECASP et PAMECAS de Mbour complètent le tableau, chacune jouant un rôle significatif dans le financement de l’économie locale et le soutien aux petites entreprises et aux particuliers.


Une contribution significative à l’économie
Le secteur de la microfinance ne se limite pas à la mobilisation de fonds : il contribue également à la croissance économique. En 2023, il a généré une valeur ajoutée de 89,8 milliards de FCFA, en hausse de 15,3 % par rapport à l’année précédente. Les SFD représentent désormais 12,2 % du crédit intérieur, preuve de leur rôle stratégique dans le financement de l’économie réelle.


Les défis à relever
Malgré ces succès, le secteur fait face à plusieurs défis :

  • Crédits en souffrance : au 31 mars 2025, l’encours des créances non performantes atteignait 66,5 milliards de FCFA, soit une hausse de 44 % par rapport à l’année précédente.
  • Régulation : le cadre réglementaire a été renforcé ces dernières années, mais il reste des marges d’amélioration pour assurer une supervision efficace.
  • Inclusion financière : une partie importante de la population reste exclue des services financiers formels, malgré l’expansion des SFD.

La microfinance sénégalaise est un secteur en pleine maturation, capable de mobiliser des milliards pour soutenir l’économie locale et l’inclusion financière. Les institutions de grande taille montrent que la microfinance peut être solide, rentable et stratégique. Cependant, pour transformer ce potentiel en moteur durable de développement, il faudra améliorer la régulation, gérer efficacement les créances en souffrance et étendre l’accès aux services financiers à l’ensemble de la population. Le Sénégal semble prêt à relever ce défi et à faire de la microfinance un véritable levier de croissance.

La Rédaction

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