
Sucrivoire innove : Première obligation convertible cotée à la BRVM pour 36 milliards FCFA.
C’est une première historique pour la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM). Le 1er octobre, Sucrivoire, acteur majeur de l’industrie agro-industrielle en Côte d’Ivoire, a inscrit à la cote un emprunt obligataire convertible de 36 milliards FCFA. Une opération saluée comme une avancée décisive pour la diversification des instruments financiers en Afrique de l’Ouest.
Une innovation sur le marché
Jusqu’ici, la BRVM se contentait des émissions classiques d’actions et d’obligations. Avec cette première obligation convertible, les investisseurs disposent désormais d’un produit hybride : il combine la sécurité d’une obligation (qui garantit un rendement fixe) et la possibilité de se transformer, à terme, en actions de l’émetteur. Autrement dit, un double avantage : revenus réguliers et potentiel de participation au capital de l’entreprise.
Les caractéristiques de l’émission
L’opération a permis à Sucrivoire de mobiliser :
- 36 milliards FCFA à travers 36 000 obligations de 10 000 FCFA chacune ;
- un taux d’intérêt brut de 8,55 % ;
- une durée de 7 ans, avec un différé de 3 ans pour le remboursement du capital.
Le cours de référence fixé à la cotation est de 10 000 FCFA par titre.
Une réussite totale
La souscription a été un succès : l’émission a été couverte à 100 %, démontrant la confiance des investisseurs dans le modèle économique de Sucrivoire et l’attractivité de ce nouvel instrument.
Pour la BRVM, dirigée par Edoh Kossi Amenounvé, cette innovation marque « un jalon » dans l’évolution de la place financière régionale, en élargissant l’éventail des produits disponibles.
Quels enjeux pour la suite ?
Pour Sucrivoire, cette levée de fonds servira à consolider ses investissements et améliorer sa compétitivité dans un contexte où l’industrie agroalimentaire ivoirienne se veut un moteur de croissance.
Pour le marché, c’est l’ouverture d’une nouvelle ère. D’autres entreprises pourraient être tentées de suivre l’exemple, offrant ainsi aux investisseurs des opportunités plus variées et sophistiquées. Mais cette dynamique suppose une exigence de transparence et une gestion rigoureuse pour maintenir la confiance.
En introduisant la première obligation convertible à la BRVM, Sucrivoire n’a pas seulement levé 36 milliards FCFA : elle a aussi ouvert la voie à un marché plus mature et innovant. Un signal fort qui montre que la finance ouest-africaine ne se contente plus d’imiter, mais qu’elle commence à inventer son propre chemin.
La Rédaction