Longtemps exportateur de coton brut, le Mali veut désormais franchir un cap : transformer localement sa fibre blanche et devenir un acteur majeur du textile africain. Avec le projet Modal Tex 2025, porté par un partenariat entre la société marocaine Twins Shop et l’Agence pour la Promotion des Investissements du Mali (API-Mali), le pays ambitionne de bâtir une industrie textile moderne capable de produire jusqu’à 1 000 vêtements par jour.

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Un projet industriel stratégique

Modal Tex 2025 n’est pas qu’un simple projet d’usine. Il symbolise une volonté politique et économique : capter la valeur ajoutée au Mali. Chaque année, le pays expédie des centaines de milliers de tonnes de coton-graine vers l’exportation. En 2023-2024, la production a atteint 690 000 tonnes, mais la grande majorité est partie brute, sans transformation locale. Résultat : ce sont d’autres pays qui récoltent les bénéfices liés au textile.

Avec Modal Tex 2025, l’objectif est clair : confectionner sur place, pour alimenter aussi bien le marché local, que régional et international.

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Le savoir-faire marocain au service du coton malien

Le projet repose sur un transfert de compétences venu du Maroc, pays qui dispose déjà d’une longue expérience dans le textile et l’habillement. L’usine ne sera pas seulement un outil de production, mais aussi un centre de formation, permettant à des centaines de travailleurs maliens de maîtriser les techniques modernes de la chaîne textile.

Organisation de la production, normes de qualité, circuits de distribution : tout est pensé pour hisser le Mali à un standard compétitif.

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Un contexte favorable mais fragile

Le coton reste un atout stratégique pour le pays. Cependant, la campagne 2024-2025 s’annonce plus difficile, avec une baisse prévue de 17 % de la production, ramenant les volumes à environ 569 000 tonnes. La cause : des superficies réduites et des conditions climatiques défavorables.

Ce recul pourrait compliquer l’approvisionnement de la future usine, mais il n’enlève rien à la nécessité d’investir dans une transformation locale. Mieux : il rappelle que la compétitivité doit venir autant de la qualité et de la valeur ajoutée que de la quantité produite.

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Des défis majeurs à relever

• Financement : le projet doit encore sécuriser son montage financier complet.
• Infrastructures : énergie, eau, logistique et transport restent coûteux et fragiles.
• Main-d’œuvre : former et fidéliser des ouvriers qualifiés est indispensable.
• Environnement : la question de la consommation d’eau, des teintures et du traitement des déchets devra être intégrée dès le départ.

Sans réponses claires, le risque est grand de voir le projet stagner, comme d’autres avant lui.

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Un pari pour le “Made in Mali”

Si Modal Tex 2025 réussit, les retombées seront multiples :

• création d’emplois directs et indirects,
• augmentation des revenus des producteurs de coton,
• réduction des importations de vêtements,
• affirmation d’une marque “Fabriqué au Mali” dans la sous-région.

Mais la réussite dépendra de la cohérence entre vision politique, financement solide et exécution rigoureuse.

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Le Mali a souvent parlé d’industrialisation. Modal Tex 2025 sera-t-il le projet qui transformera enfin la promesse en réalité ? Si l’usine voit le jour, le coton malien pourrait cesser d’être un simple produit d’exportation pour devenir une fierté nationale portée sur les épaules de chaque citoyen.

La Rédaction