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UEMOA : Un semestre record avec près de 7 000 milliards FCFA levés sur le marché régional des titres.

Le premier semestre 2025 a marqué un tournant pour le financement des États de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). D’après les données publiées par UMOA-Titres, les émissions de titres publics ont atteint un montant colossal de 6 993,75 milliards FCFA, soit une progression spectaculaire de 84,3 % par rapport à la même période de 2024.

Jamais l’Union n’avait mobilisé autant de ressources sur un laps de temps aussi court.


Obligations en forte hausse, maturités allongées

Ce dynamisme s’explique notamment par la montée en puissance des Obligations Assimilables du Trésor (OAT), dont le volume a bondi de 154,9 %. Ces instruments, à plus longue maturité, permettent aux États de financer leurs budgets tout en étalant leurs remboursements.

Les Bons du Trésor (BAT), de court terme, ont eux aussi progressé (+47,5 %), confirmant l’appétit des investisseurs pour les titres souverains de la zone.


Des ressources massives, mais pas sans contrepartie

Si ce record impressionne, il faut souligner que la majeure partie de ces ressources a servi à rembourser des échéances de dettes arrivées à maturité. Autrement dit, une partie importante de cette manne ne constitue pas un financement “frais” pour de nouveaux projets, mais bien un recyclage de la dette existante.

Le marché régional reste cependant stratégique : il offre aux États une alternative face aux marchés financiers internationaux, souvent plus coûteux et plus volatils.


Une confiance retrouvée des investisseurs

La forte demande observée témoigne aussi de la confiance des investisseurs institutionnels (banques, compagnies d’assurance, fonds de pension) dans la résilience de la zone UEMOA. Avec une population de plus de 130 millions d’habitants et des besoins croissants en infrastructures, énergie et services publics, le potentiel de financement reste considérable.


Et maintenant ?

Le véritable défi ne réside pas seulement dans la capacité à lever des fonds, mais dans la manière de les utiliser. Si l’UEMOA parvient à canaliser ces financements vers des projets productifs – routes, énergie, transformation locale, industrialisation – alors ce record pourrait devenir le point de départ d’une nouvelle dynamique de développement.

À l’inverse, si ces ressources ne servent qu’à refinancer des dettes anciennes, la spirale d’endettement risque de se poursuivre, fragilisant la soutenabilité budgétaire des États membres.

Un chiffre record qui impressionne, une confiance des investisseurs qui se confirme, mais une équation toujours la même : comment transformer la dette en véritable moteur de croissance ? L’avenir de l’UEMOA dépendra de cette réponse.

La Rédaction

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