
Oragroup : Un bénéfice record de 18,3 milliards FCFA, mais des nuages persistent au-dessus du groupe bancaire.
Le groupe bancaire panafricain Oragroup a annoncé, fin juin 2025, un spectaculaire revirement financier : 18,3 milliards FCFA de bénéfice net, contre une perte de 13,9 milliards FCFA un an plus tôt. Un chiffre qui impressionne, mais qui soulève aussi des interrogations sur la solidité et la durabilité de cette performance.
Un redressement spectaculaire
Selon les résultats publiés par la direction, ce bénéfice traduit un retour dans le vert après une année 2024 marquée par des pertes historiques. En effet, la holding bancaire affichait un déficit consolidé de 44,36 milliards FCFA sur l’ensemble de l’exercice 2024.
En comparaison, le premier semestre 2025 fait figure de renaissance. Le groupe, qui compte une présence dans 12 pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, semble avoir retrouvé la confiance des investisseurs : ses résultats intermédiaires ont suscité un regain d’intérêt à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM).
Un effet de base favorable
L’ampleur de cette croissance spectaculaire s’explique toutefois par l’« effet de base » : partir de pertes massives pour atteindre un profit gonfle mécaniquement le pourcentage de progression. Certains analystes soulignent également que le bénéfice consolidé pourrait intégrer des gains exceptionnels, non directement liés à l’activité bancaire courante.
« La vraie question est de savoir si Oragroup a retrouvé une trajectoire durable de rentabilité, ou si ce rebond n’est qu’un feu de paille », confie un analyste interrogé par un média régional.
Des filiales encore fragiles
Derrière ce redressement, plusieurs filiales du groupe continuent de connaître des difficultés. La presse spécialisée a évoqué des pertes récurrentes dans certains marchés, ainsi que la nécessité de recapitaliser certaines entités locales pour respecter les exigences réglementaires.
Le groupe, qui a dû faire face en 2024 à la sortie d’un actionnaire institutionnel, reste encore sous pression, entre défis prudentiels et attentes fortes de rentabilité.
Entre prudence et optimisme
La direction d’Oragroup se félicite d’avoir inversé la tendance. Mais les prochains trimestres seront décisifs pour confirmer la solidité de ce virage. L’enjeu dépasse la seule communication financière : il s’agit de restaurer une confiance ébranlée après plusieurs années difficiles.
Un bénéfice qui bondit de 232 %, c’est une manchette qui attire. Mais derrière les chiffres, la vraie bataille d’Oragroup se joue ailleurs : convaincre que la lumière retrouvée ne sera pas éclipsée par les ombres encore présentes sur son horizon.
La Rédaction