
Burkina Faso : Ouaré, la mine d’or qui promet plus de 14 tonnes en quatre ans.
Le Burkina Faso continue de miser sur son secteur minier comme moteur de croissance. Le 11 septembre dernier, le Conseil des ministres a adopté un décret renouvelant le permis d’exploitation industrielle de la mine d’or de Ouaré, située dans la commune de Bitou, province du Boulgou, région du Nakambé. Ce renouvellement, accordé à la société Ouaré Mining Company SA, confirme la volonté de l’État de sécuriser les investissements et de maximiser les retombées économiques et sociales du secteur aurifère.
Un gisement riche et exploitable à ciel ouvert
D’après les données officielles, le gisement de Ouaré recèle environ 9,66 millions de tonnes de minerai avec une teneur moyenne de 1,62 gramme d’or par tonne. L’exploitation, prévue à ciel ouvert, devrait s’étaler sur quatre ans et générer une production globale estimée à 14,142 tonnes d’or.
Ce potentiel place la mine de Ouaré parmi les projets stratégiques du pays, dans un contexte où l’or reste la première source d’exportation du Burkina Faso.
Des retombées financières et sociales attendues
Au-delà de la production aurifère, le projet représente un levier économique pour l’État et les collectivités locales. Les revenus attendus devraient alimenter :
- le budget national,
- le Fonds minier de développement local,
- ainsi que le fonds de réhabilitation et de fermeture de la mine.
Sur le plan social, le projet devrait permettre la création et le maintien de plus de 430 emplois directs et indirects, contribuant ainsi à dynamiser le tissu économique local et régional.
Un signal fort pour la gouvernance minière
Le précédent permis de la mine de Ouaré avait été délivré en 2021. Son renouvellement, en 2025, traduit la volonté du gouvernement de renforcer la sécurité juridique des projets miniers et d’attirer davantage d’investisseurs dans un secteur en constante évolution.
Dans un contexte marqué par la recherche de recettes fiscales et la nécessité de concilier exploitation et durabilité, cette décision s’inscrit dans la stratégie nationale de réorganisation et d’optimisation de la gestion des ressources minières.
En renouvelant le permis de la mine de Ouaré, le Burkina Faso joue une carte à double enjeu : sécuriser les recettes d’un secteur vital tout en tentant de transformer l’or en véritable moteur de développement local. Reste à savoir si ces promesses d’emplois et de richesses tiendront, ou si Ouaré rejoindra la longue liste des mines africaines qui brillent plus sur le papier que dans le quotidien des populations.
La Rédaction