UMOA : La bataille du leadership bancaire entre Ecobank, Société Générale et Coris Bank.
Dans l’espace de l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA), trois banques se détachent dans la compétition pour le leadership : Ecobank, Société Générale Côte d’Ivoire (SGCI) et Coris Bank International (CBI). Si leurs forces se mesurent différemment – parts de marché, volume de dépôts ou profits nets –, elles symbolisent toutes une transformation profonde du secteur bancaire en Afrique de l’Ouest.
Les dépôts, terrain de rivalité
Les données récentes confirment l’ascendant de la Société Générale CI sur la mobilisation des dépôts. Avec 2 715 milliards FCFA collectés en 2023 (soit près de 8 % du marché), la filiale ivoirienne de la banque française conserve sa position de leader.
Derrière, Coris Bank International poursuit sa percée avec 1 454 milliards FCFA, talonnant Ecobank Côte d’Ivoire qui enregistre 1 451 milliards FCFA. Cet écart minime illustre la féroce concurrence entre la Banque panafricaine et l’acteur burkinabè.
Ecobank, un réseau panafricain qui reste numéro un
Si l’on élargit le regard à l’ensemble du marché, Ecobank domine toujours le secteur. Avec environ 12 à 13 % de parts de marché et près de 17 % des comptes bancaires de la zone, le groupe reste le poids lourd historique de l’UMOA.
Sa force repose sur un maillage régional unique, couvrant aussi bien les capitales que les zones secondaires, et une stratégie d’innovation digitale qui lui permet de capter une clientèle diversifiée, notamment via le mobile banking.
Société Générale, solidité et influence historique
La Société Générale, malgré la tendance au désengagement des banques françaises en Afrique, maintient une position solide grâce à son assise en Côte d’Ivoire, première économie de l’Union.
Avec près de 10 % de parts de marché, une rentabilité soutenue (près de 14 % du profit net bancaire régional) et une offre de services numériques de plus en plus étoffée, SGCI reste un acteur incontournable.
Coris Bank, le challenger africain qui bouscule l’ordre établi
Fondée et développée depuis le Burkina Faso par Idrissa Nassa, Coris Bank International s’impose comme un outsider crédible. En une décennie, elle s’est hissée dans le top 3 bancaire de l’UMOA, avec plus de 8 % de parts de marché.
Son modèle repose sur une stratégie offensive d’expansion, une proximité avec les PME et une image de banque africaine capable de concurrencer les grands groupes internationaux.
Un secteur en pleine mutation
La compétition entre ces trois géants intervient dans un contexte de transformation structurelle. Le retrait progressif de certains acteurs européens, comme Société Générale dans plusieurs pays africains, ouvre la voie à une montée en puissance des banques panafricaines plus adaptées aux réalités locales.
Dans la bataille du leadership bancaire, Ecobank reste le géant régional, Société Générale l’acteur historique et Coris Bank le challenger en pleine ascension. Ensemble, ils redessinent les contours de la finance ouest-africaine. Une recomposition qui, au-delà des chiffres, pose une question cruciale : à qui appartiendra demain la confiance des millions de clients de l’UMOA ?
La Rédaction
