
Économie circulaire : L’Afrique peut transformer ses déchets en 526 milliards USD de richesse d’ici 2030.
L’Afrique est souvent décrite comme un continent riche en ressources naturelles mais confronté à d’énormes défis environnementaux et économiques. Aujourd’hui, une nouvelle approche attire l’attention des décideurs et investisseurs : l’économie circulaire. Selon la Banque africaine de développement (BAD), ce modèle pourrait générer jusqu’à 526 milliards de dollars de PIB supplémentaire et créer 11 millions d’emplois d’ici 2030.
Un modèle économique qui change la donne
Contrairement à l’économie linéaire – « produire, consommer, jeter » – l’économie circulaire repose sur la réduction des déchets, la réutilisation, le recyclage et la valorisation. Elle vise à prolonger la durée de vie des produits et à limiter les pertes.
En Afrique, les potentiels sont immenses :
- Agroalimentaire : transformer les déchets agricoles en fertilisants pour réduire les pertes post-récolte.
- Textile : développer des filières de recyclage des vêtements usagés.
- Construction : utiliser des matériaux recyclés dans le bâtiment.
- Électronique : mettre en place des chaînes de collecte et de recyclage des déchets électroniques, en forte croissance.
Des initiatives déjà en marche
La BAD, à travers la Facilité africaine pour l’économie circulaire (ACEF), soutient plusieurs projets structurants. Parmi eux, le programme AfriCircular Innovators, lancé en partenariat avec l’African Circular Economy Alliance (ACEA), accompagne des PME innovantes en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Rwanda.
En 2024, 30 entreprises ont été sélectionnées pour recevoir un appui technique et financier afin de développer leurs solutions circulaires à grande échelle.
Des États qui s’engagent
Certains pays africains commencent à formaliser des feuilles de route nationales pour une transition vers l’économie circulaire :
- Tchad : validation en 2025 d’une stratégie intégrée dans sa Vision 2030.
- Cameroun : adoption d’un cadre politique pour intégrer 25 % d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2035.
- Éthiopie, Bénin, Ouganda : projets similaires soutenus par la BAD et l’ACEA.
Un chemin semé d’embûches
Malgré les opportunités, des défis persistent :
- des cadres réglementaires encore fragiles,
- un manque de standardisation dans les filières,
- des financements insuffisants,
- et une faible sensibilisation des populations.
La BAD insiste toutefois : avec un soutien accru des bailleurs de fonds, des gouvernements et du secteur privé, l’économie circulaire peut devenir un moteur de transformation structurelle en Afrique.
L’économie circulaire n’est plus un simple slogan écologique : c’est une opportunité économique et sociale. Si le continent parvient à saisir cette dynamique, il pourrait transformer ses montagnes de déchets en sources de prospérité, créant des millions d’emplois et réduisant sa dépendance aux modèles économiques linéaires. Autrement dit, l’Afrique a entre ses mains la chance unique de transformer ses défis en richesses.
La Rédaction