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Mali : Une levée prudente de 18,79 milliards FCFA sur le marché régional de la dette.

Le Mali a sollicité, le 20 août 2025, le marché financier de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA-Titres) pour mobiliser des fonds destinés à couvrir ses besoins budgétaires. L’opération visait 20 milliards FCFA, à travers une émission combinée de Bons assimilables du Trésor (BAT) d’une durée d’un an et d’Obligations assimilables du Trésor (OAT) à 3 et 5 ans.

Au terme de la séance, le Trésor public malien a levé 18,79 milliards FCFA, soit 81 % de l’objectif initial. Un résultat inférieur aux prévisions, mais qui traduit une stratégie mesurée.

Une demande excédentaire

Selon les données provisoires publiées par UMOA-Titres, la demande des investisseurs a dépassé les attentes, atteignant 23,09 milliards FCFA, correspondant à un taux de couverture de 115 %. Autrement dit, les investisseurs étaient prêts à prêter d’avantage que ce que le Mali a finalement accepté.

Plutôt que de capter l’intégralité des fonds proposés, le Trésor malien a préféré restreindre ses emprunts, signe d’une gestion prudente de son endettement dans un contexte économique encore fragile.

Les instruments émis

Trois produits financiers étaient proposés :

  • BAT 364 jours : maturité au 19 août 2026, taux marginal de 8 %, rendement moyen de 8,5 %.
  • OAT 3 ans : échéance au 21 août 2028, rendement moyen de 9,21 %.
  • OAT 5 ans : échéance au 5 août 2030, rendement moyen de 7,6 %.

Le BAT a concentré l’essentiel de la mobilisation (13,12 milliards FCFA), tandis que les obligations à long terme ont suscité un intérêt plus limité, notamment l’OAT 5 ans qui n’a rapporté que 70 millions FCFA.

Qui sont les investisseurs ?

La souscription a concerné cinq des huit pays membres de l’UMOA. Le Sénégal est arrivé en tête avec 9,05 milliards FCFA, suivi du Burkina Faso (3,73 milliards FCFA), de la Côte d’Ivoire (2,96 milliards FCFA) et du Bénin (2,53 milliards FCFA). Le Mali confirme ainsi sa capacité à attirer la confiance des investisseurs régionaux malgré les défis internes.

Une stratégie budgétaire sous surveillance

Si le Mali n’a pas atteint son objectif de 20 milliards, cette décision semble volontaire : limiter l’endettement pour éviter une pression accrue sur les finances publiques. Dans un contexte marqué par la hausse des taux d’intérêt et des besoins croissants de financement, Bamako cherche à trouver un équilibre délicat entre financement de son budget et soutenabilité de sa dette.


En somme, le Mali n’a pas tout pris, mais il a obtenu l’essentiel : des financements suffisants pour ses besoins immédiats, tout en envoyant un signal clair aux marchés. Dans un environnement régional où chaque point de pourcentage compte, cette gestion prudente pourrait s’avérer payante à long terme.

La Rédaction

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