L’Afrique avance, mais pas assez vite. C’est le constat du Rapport africain 2025 sur les Objectifs de développement durable (ODD) publié par l’ONU et ses partenaires. Alors que l’Agenda 2030 touche à sa dernière ligne droite, le continent affiche des progrès réels sur plusieurs fronts, mais demeure loin de l’ambition initiale : éradiquer la pauvreté et bâtir un développement inclusif et durable.

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Des avancées visibles, mais incomplètes

Selon le rapport, l’Afrique progresse sur 12 des 17 ODD. L’espérance de vie s’allonge, la mortalité maternelle recule, et de plus en plus d’enfants accèdent à l’éducation. Des acquis indéniables qui montrent que les politiques mises en place portent des fruits.

Mais la dynamique reste insuffisante pour tenir l’échéance de 2030. Les indicateurs les plus sensibles – emploi, égalité femmes-hommes, protection sociale ou encore financement – affichent des retards préoccupants.

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Une croissance économique qui ne profite pas à tous

Le continent compte parmi les régions les plus dynamiques du monde. Pourtant, cette croissance peine à créer des emplois décents. Près d’un jeune sur quatre est sans emploi ni formation et l’économie informelle absorbe l’essentiel des travailleurs.

Cette réalité limite la capacité des familles à sortir durablement de la pauvreté. « Une croissance sans inclusion sociale reste une promesse inachevée », rappelle la Commission économique pour l’Afrique.

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Santé et éducation : des progrès fragiles

La santé a connu des avancées : plus de 75 % des accouchements sont désormais assistés par du personnel qualifié et la mortalité infantile continue de baisser. Mais les États africains restent loin de l’objectif d’allouer 15 % de leur budget à la santé, plafonnant en moyenne à 7 %.

En matière d’éducation, si l’accès primaire s’améliore, la qualité et la continuité des parcours restent inégales, notamment pour les filles dans les zones rurales.

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Femmes et égalité : un chemin encore long

La représentation des femmes au parlement est passée de 19 % en 2015 à 26 % aujourd’hui. Un progrès indéniable, mais l’égalité économique reste un mirage : 68 % des femmes occupent un emploi vulnérable, souvent non rémunéré ou précaire.

Les pratiques traditionnelles néfastes, telles que le mariage précoce et les mutilations génitales féminines, continuent de peser sur les droits des jeunes filles.

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L’environnement sous pression

Côté environnement, l’Afrique a dépassé l’objectif minimal des 10 % d’aires marines protégées, mais la santé des océans reste fragile. Pollution, surpêche et mauvaise gestion des déchets freinent les résultats.

Avec un indice de santé des océans évalué à 52,8, contre une moyenne mondiale de 70, le continent reste loin des standards.

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Un gouffre financier

Le financement des ODD représente le principal obstacle. Le déficit se situe entre 670 et 762 milliards de dollars par an. L’aide publique au développement recule, pendant que le service de la dette absorbe une part croissante des budgets nationaux.

Selon la Commission économique pour l’Afrique, il faudrait jusqu’à 1 300 milliards de dollars par an pour atteindre les objectifs, dont plus de la moitié devrait provenir de ressources internes.

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Les clés pour accélérer

Les experts identifient trois leviers majeurs :

• Investir dans les jeunes et leurs compétences, notamment numériques et techniques ;
• Exploiter la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour dynamiser les échanges et l’intégration ;
• Renforcer la gouvernance et la transparence, tout en améliorant les statistiques pour guider les politiques publiques.

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Une course contre la montre

À cinq ans de l’échéance, le constat est sans appel : l’Afrique avance, mais trop lentement. Les ODD ont amélioré la vie de millions de personnes, mais l’écart avec les ambitions reste béant.

La véritable question est désormais politique : le continent trouvera-t-il la volonté et les ressources nécessaires pour transformer ses engagements en réalité ? Car, à l’horizon 2030, il ne suffira plus de « progresser » : il faudra avoir tenu parole.

La Rédaction